Oui, dans cet article on va parler pipi et caca. Prout et caca boudin 💩 ! Parce que ça fait simplement partie de la vie et que dans un fourgon ou autre installation autonome, on ne se départit pas simplement de ses résidus en tirant la chasse d’eau !
Dans un camping car où fourgon aménage ou l’on vit a l’année, il est —quasi— indispensable d’avoir un certain niveau d’équipement pour assurer un minimum de confort au quotidien.
Marcel est équipé d’un frigo, d’une douche, d’eau chaude et bien sûr de toilettes.
Des toilettes chimiques ?
Des toilettes dites chimiques, et ce n’est pas qu’un nom abstrait : pour assurer la bonne dégradation de ce qui y entre, on y met un produit qui aide à tout liquéfier : l’Aqua Kem Blue (ou similaire). Ce produit n’a rien de « naturel ». Pas de compost ou de sciure de bois ici : de la bonne grosse chimie. Il existe une version « écolo » dudit produit, de couleur verte évidemment, mais la liste des composés reste assez inquiétante.
Quelle que soit la version utilisée, ces toilettes se vident régulièrement —en fonction du nombre d’habitants et de la production de chacun— dans des aires dédiées à cet effet exclusivement. Un « tout à l’égout », en somme. Car ces produits ne doivent pas être lâchés dans la nature tel quels, on imagine bien pourquoi !
Tout cela me chagrinait un peu, d’autant que ces produits n’ont qu’une durée d’efficacité assez réduite : 3 à 4 jours tout au plus, après ils deviennent inopérants. Ce qui veut dire qu’il faut en remettre… après avoir tout vidangé de préférence. Mais moi, je ne remplis pas ma boite à caca en si peu de temps ! Et puis, toute cette chimie…
Et si on se passait de produit ?
Alors j’ai essayé de ne plus y mettre de produit du tout. Ainsi, plus de délai imposé : je peux vider quand il y a besoin. Et c’est mieux pour la planète. D’autant que je n’utilise pas de papier toilettes grâce à mon système de toilettes japonaises du ghetto : le papier a tendance à mal se disloquer.
La question était de savoir si d’une part, je serai ou non confrontée à d’insurmontables problèmes de vidange, et si d’autre part l’odeur serait soutenable.
Pour ce qui est de la vidange, en fait aucun réel souci : les matières fécales se disloquent dans les matières liquides et pour les plus récalcitrantes, l’orifice de vidange est largement assez grand.
Pour ce qui est des odeurs… la tolérance est propre à chacun(e). Je trouve cela supportable sans souci, mais cela sent évidemment autre chose que la rose. Même si les filles proutent des paillettes, c’est bien connu.
Afin que cela fonctionne, il est impératif de bien rincer la cassette à chaque fois pour éviter les odeurs persistantes, et d’y mettre un fond d’eau claire afin qu’il y ait du liquide immédiatement. Sinon… pas bon !
Le mélange, régulièrement secoué par le déplacement du véhicule, se vidange aussi bien qu’avec le produit, c’est à dire tout à fait convenablement et me permet de tenir entre 5 et 6 jours. Tout en évitant de rejeter des polluants inutiles.
Cela fait environ un an que je fonctionne de la sorte : banco !
Tirer la chasse
Mais il n’empêche qu’il faut vider la réserve tout de même. Je m’abstiens de le faire « en pleine nature », même si ce serait du coup parfaitement inoffensif pour l’environnement, par respect pour les autres camping-caristes et vanlifeurs car moi seule sais que je ne rejetterai pas de polluants.
Vient alors la recherche des points de vidanges, sous forme d’aires de service généralement. Et là, chaque région n’est pas également dotée, et cela peut varier en fonction des saisons. Certains secteurs sont plutôt généreux —généralement dès qu’il y a un attrait touristique— quand d’autres ne proposent quasiment rien, voire parfois des bornes dans lesquelles il est impossible de vidanger !
Par exemple récemment, aucun souci pour trouver des aires dans le département des Vosges. Mais dans la plaine de Franche-Comté, c’est bien plus délicat sans faire des dizaines de kilomètres… pour parfois se retrouver nez à nez avec une borne dont la partie vidange a été scellée…
Quel comble ! Refuser que les camping-cars se délestent de leurs eaux sales dans des endroits prévus pour cela revient à inciter les vidanges sauvages, car quand c’est plein, c’est plein et ça ne peut plus attendre !
Encore une fois je ne le fais pas moi-même mais on peut aisément imaginer que certains ne s’en privent pas. Au grand dam de toutes la communauté.
L’étape d’après ?
Certains me diront surement que je pourrais convertir mon chiotte en toilettes sèches, ce qui permettrait de se débarrasser de l’ensemble simplement dans une poubelle de déchets ménagers. Certes, mais cela impose de transformer en profondeur l’installation sanitaire ainsi que de trimballer de la sciure de bois. Pour l’instant je n’ai pas envie de pousser jusque là, mon compromis actuel reste assez satisfaisant je pense. Mais qui sait d’ici quelques années…
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