J’ai un nouveau VTT !

Il y a environ un mois, j’ai essuyé une série de déboires relatifs à la connexion entre batterie et moteur sur mon Lapierre Overvolt (VTT à assistance électrique). J’en suis arrivée à la conclusion que malheureusement, sans un passage chez un professionnel, ce vélo ne me serait d’aucune utilité pour l’instant. S’en est suivi un énorme questionnement sur comment je pouvais continuer de profiter du magnifique environnement naturel Espagnol dans lequel j’évolue et me régale depuis plusieurs mois.

Fallait-il changer de sport ? Se mettre davantage à la randonnée ? Au trail running ? Retourner en France pour faire réparer illico —pas évident de trouver un shop Lapierre en Espagne, surtout en ces temps de pandémie…

Diversifier mes activités, d’accord. Mais renoncer au VTT, hors de question ! La solution a été amorcée grâce à un ami qui a pu me trouver moyen de stocker mon VTT « malade » dans un lieu adapté, libérant ainsi la place disponible pour… un autre vélo évidemment !

Giant Reign 2, qui es-tu ?

C’est ainsi qu’est arrivé ce nouveau venu dans la soute : un Giant Reign 2 de 2020. Son bike-check est disponible dans la rubrique matériel.

Il a emporté ma préférence sur un Giant Trance X 3 de 2020, pour des raisons techniques mais aussi esthétiques : il est fichtrement beau quand même, ça compte aussi un peu.

Et puis il faut bien direr que c’étaient les deux seuls modèles en stock à ma taille dans la boutique VTT d’Aìnsa, plutôt spécialisée VTT enduro vue sa situation en plein coeur de la Zona Zero, en Espagne.

La contrepartie de l’absence d’assistance, donc d’une difficulté accrue à la montée, est de disposer d’un vélo nettement plus léger, nettement plus maniable et surtout très rassurant en descente : tant sur la géométrie elle-même, que le couple fourche/amortisseur et la cinématique Maestro, que le freinage bien sûr : c’est un vélo formidable en descente. Je ne sais évidemment pas l’exploiter à son plein potentiel, simple histoire de niveau de pilotage, mais je me prends à passer des sections sans même me poser de question là ou, avec le Lapierre, j’aurai clairement hésité ou en tous cas serré fort les fes…. freins !

VTT musculaire ou électrique ?

Dans cette seconde partie, je vais détailler un les raisons qui sont derrière de ce choix.

Pourquoi un VTT sans assistance ?

Il y a plusieurs raisons à çà, pèle-mèle :

  • Ça coute moins cher à l’achat !
  • Ça décote moins vite qu’un assisté à la revente.
  • On évite définitivement les problèmes électriques.
  • Il prend moins de place qu’un électrique, ce sera probablement appréciable quand il faudra que je rapatrie les deux vélos dans Marcel…
  • Il y a une part de challenge sportif vis à vis de moi-même
  • En terme de VTTae, mes envies sont plus du côté des hybrides à moindre assistance (Turbo Levo SL, Lapierre e-Zesty ou Orbea Rise), mais ceux-ci n’étaient pas dispo.

On pourrait allonger la liste avec encore deux ou trois autres raisons, mais je pense que vous voyez l’idée : je regrettais de n’avoir pu emmener mon musculaire dans Marcel aux côtés de l’électrique. Car oui, j’en avais déjà un, ironiquement acheté d’occasion 1 semaine avant le confinement de 2020. C’était donc d’une certaine manière l’occasion de tenter le coup, certes disposer du côté rassurant de l’électrique pour les sorties plus longues. Mais il faut savoir s’adapter, et parfois faire des paris : c’en est un.

Une fois qu’on a gouté à l’électrique, on ne peut pas revenir « en arrière ».

Cet argument revient souvent… pourtant pas mal de VTTistes pratiquent les deux disciplines. Alors entendons-nous bien, il est évident que monter une longue côte avec ou sans assistance, ce n’est pas du tout le même exercice, même en laissant l’assistance à un niveau très faible. Une montée sur piste avec un VTTae n’est souvent qu’une formalité, sauf peut être dans certains passages ou elle serait particulièrement en mauvais état. En réalité, avec un VTTae, il est souvent beaucoup plus ludique de monter par des sentiers que par des pistes !

Mais pour plus physique qu’il ne soit, je trouve l’exercice satisfaisant d’un point de vue personnel : on se mesure à soi-même, à ses propres capacités physiques, sans échappatoire possible quand on commence à se dire que »bon, j’en peux plus, allez balance l’assistance ». La seule option, à part redescendre, est de continuer de pédaler, encore et encore, ou de pousser/porter le vélo. Je trouve que l’on repousse alors davantage ses propres limites, simplement par l’absence d’un « bouton » qui permet d’arrêter « la souffrance ».

Cela n’engage évidemment que moi, et je ne vais pas dire le contraire : je fais nettement moins de D+ avec le Reign qu’avec l’Overvolt. Mais je n’en ai pas moins de satisfaction au final, et c’est bien ça qui importe au bout du compte !

C’est un 29 pouces ? Tu vas en chier !

Les roues sont plus grandes que sur l’Overvolt, qui était en 27.5 pouces. Pratique pour avaler encore mieux le relief des sentiers, mais mécaniquement chaque tour de roue fait parcourir plus de distance, donc quand ça grimpe, demande plus de force (autour ce 12% d’écart).

J’ai compensé ce fait en mettant un plateau de 28 dents, qui couplé à la transmission 12 vitesses (11×50) me permet de mouliner plutôt sérieusement quand il y a besoin. Et ce n’est pas rare ! Au final, je n’ai pas vraiment la sensation que le 29″ soit si dérangeant en montée, par contre en descente ça apporte un petit plus supplémentaire.

Et puis l’un dans l’autre, j’en chie nettement moins à pédaler en côte avec le Reign, que je n’en chiais à pédaler sans assistance en côté sur l’Overvolt !

Le pour et le contre du Reign face à l’Overvolt

Juste pour éviter une avalanche de débats stériles : cette section est intensément personnelle, et reflète simplement mon ressenti selon ma pratique, mes envies, mes capacités, entre les deux vélos.

Le contre

  • Enfonçons la porte ouverte tout de suite : je roule (beaucoup) moins vite surtout en montée. Je fatigue davantage. Mes premières sorties sont moins longues en conséquence.
    C’est bien sûr l’absence d’assistance qui est responsable de cela, adossée à la piètre force de mes jambes.
    Voilà, c’est dit, le VTTae rend les montées rigolotes. Jusqu’à un certain point, voir mon ascension du Picò Bacun, ou la dernière section aurait du se faire en portage, et non en poussage…
  • Avec ses roues de 29″, le système de rangement que j’ai conçu dans Marcel n’est plus parfaitement adapté. Mais en jouant un peu, ça passe quand même très bien.
  • Mettre en place la roue avant est plus délicat : Lapierre avait travaillé au millimètre près ses moyeux pour la roue avant qui s’emboitaient à la perfection dans la fourche. Passer l’axe se faisait toujours du premier coup, sans accroc. Le Reign est moins ajusté sur ce point, et mettre en place l’axe de la roue avant demande souvent de « chercher » un peu. C’est un détail, certes, mais puisqu’on essaie de comparer, comparons !

Le pour

  • L’équipement du vélo : L’ensemble des équipements est de gamme plus élevée que sur l’Overvolt. Cela se ressent réellement sur les sentiers, au niveau du freinage et de l’amorti tout particulièrement.
  • Le poids du vélo : Passer d’un vélo de 24kg (probablement plutôt 25kg, équipé comme je l’avais) à un vélo de 15kg fait une vraie différence ! Que ce soit s’il faut pousser le vélo, le porter au dessus d’un obstacle, le ranger dans le van, ou tout simplement sur les sentiers : j’apprécie énormément cette (relative) légèreté !
  • Le silence : On finit par s’habituer au petit chant d’un moteur électrique, mais il n’est pas silencieux quand il est sollicité. Je trouve rafraichissant de retrouver le silence de la nature, troublé uniquement par sa propre respiration…
  • La satisfaction de pleinement gagner la descente : c’est un lieu commun j’imagine. Sans vouloir qualifier l’assistance de triche, cela reste une aide difficile à quantifier, et j’apprécie à titre personnel de savoir qu’en arrivant en haut, je suis seule « responsable » d’être arrivée là.

Le mot de la fin

S’il y a bien une chose que je n’aurai pas imaginée, c’est d’avoir une panne telle sur mon VTTae qu’il m’en faille changer en cours de route. J’imaginais bien de le remplacer d’ici la fin 2021, voire début 2022 par un modèle plus adapté à ma pratique et mes souhaits; mais pas à cause d’un défaut pareil.

Mais passée la frustration de la panne, tout est bien qui finit bien pour l’instant. Grâce à mon ami Greg —merci !— j’ai pu trouver stocker mon vélo malade le temps de, et ainsi libérer la place pour une nouvelle monture qui je dois dire me plait énormément. Certes, les montées, ça pique plus, mais j’adapte les sorties et au final, je prends d’énormes doses de plaisir.

Il ne reste plus qu’à m’améliorer physiquement pour pouvoir profiter encore plus de cet excellent VTT ! Mais ça, on va le garder pour un prochain billet !

Laisser un commentaire

Retour en haut