Boitier press-fit, ovalisation et.. Loctite !

Courant octobre 2022, malgré un changement dans les règles de l’art, mon boitier de pédalier quasi neuf s’est mis à faire d’étranges grincements à chaque tour de manivelle. J’en avais conclu à une potentielle ovalisation —minime— du logement dans lequel il est supposé s’insérer et tenir par friction, puisque c’est un modèle dit press-fit.

J’avais alors décidé d’appliquer une réparation tenant plus de la bidouille que de la vraie solution : le coller en place avec de la loctite.

Qu’en est-il 5 mois et 3500km plus tard ?

Disclaimer

Coller un boitier dans un logement pressfit n’est pas une option validée par les fabriquants, c’est une bidouille plus qu’une solution. Mais comme vous le verrez, pour l’instant ça tient, alors faites en votre âme et conscience !

Press-fit et ovalisation du cadre ?

Le boitier de pédalier, c’est la partie dans laquelle l’axe qui relie les deux pédales tourne. On y trouve principalement des roulements à billes pour assurer une rotation fluide. L’ensemble est rendu solidaire du vélo soit par vis, soit par emboitement. Mon vélo se trouve dans le second cas.

Comme c’est une pièce d’usure, il faut régulièrement la remplacer. Avec près de 10000km, mon précédent boitier avait fait plus que son temps. Je l’ai remplacé par un modèle équivalent mais plus haut de gamme(1), mais au bout de quelques semaines chaque tour de manivelle produisait un petit grincement.

Aucun doute possible, cela provenait du boitier de pédalier.

En le démontant pour voir ce qu’il en était, j’ai pu constater clairement que l’emboitement côté gauche était mauvais : il y avait un peu de jeu qui s’était créé. Très faible, de l’ordre du dixième de millimètre, mais c’était totalement clair. Il ne s’agissait pas d’une usure du plastique dudit boitier puisqu’en le montant à l’envers, le jeu restait lui du même côté. C’était donc bien sur le cadre que quelque chose s’était produit.

Me disant que simplement remplacer le composant sans rien changer n’allait faire que reproduire la même chose d’idi quelques mois…

La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent

Albert Einstein

Alors que faire ? Difficile de « caler » ce composant dans le cadre, d’autant que c’est lui qui reçoit tous les efforts lors du pédalage. Son alignement et sa mise en place doivent être parfaits. Je dois reconnaitre qu’à ce moment j’ai commencé à me dire que c’en était fini de Rouge et ai commencé à réfléchir à son successeur

Le hack de la Loctite

Après quelques recherches, constatant par la même que je n’étais pas un cas isolé, j’ai opté pour une solution simple : coller le bouzin en place. Avec une colle non définitive, de la Loctite, que je pouvais me procurer dans la grande surface de bricolage la plus proche.

Oui, du frein filet. Le même que l’on utilise sur certaines vis pour assurer qu’elles ne se dévisseront pas inopinément, tout en permettant de les dévisser malgré tout —en y mettant un peu plus d’effort— en cas de besoin. C’est cette même propriété que je cherchais : que ça tienne, jusqu’à ce que j’aie besoin de l’enlever, moment ou je pourrai faire céder le collage sans avoir à sortir un bazooka. Pour cette dernière partie… l’avenir dira si la théorie rejoint la pratique.

J’ai donc totalement dégraissé les parties qui allaient être collées, et abondamment tartiné la colle sur les surfaces en contact avant de tout remettre en place et de laisser reposer immobile durant 24 heures pour que la colle soit dure à coeur.

Verdict ?

J’ai eu de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux disant que soit j’avais utilisé la mauvaise colle (il existe différentes « loctite » selon leur pouvoir de collage), soit que cela n’allait jamais tenir face aux forces en présence dans un pédalier.

Mais cela fait 5 mois que j’ai procédé à cette « réparation » et avec environ 3500km de parcourus depuis —il y a eu l’hiver, donc j’ai roulé moins— ça n’a pas pris un poil de jeu et les craquements ont intégralement disparu.

J’ai craint un peu les sorties sur gravier au début, forcément plus rudes avec le matériel, mais que nenni, ça n’a pas fait de dommage. Que ce soit sur route ou gravier, le silence est de retour. Et ça tient toujours.

Désolée les oiseaux de mauvaise augure !

Pour moi c’était donc une solution parfaitement valide et bon marché, en tous cas jusqu’à ce qu’il faille remplacer le composant pour cause d’usure naturelle ce qui finira bien par arriver. A ce moment, je risque de bien m’amuser pour le retirer proprement afin de laisser place nette au suivant (que je collerai vraisemblablement d’entrée de jeu).

Mais à chaque jour suffit sa peine et je verrai cela le moment venu. D’ici là, ça roule !


(1) en réalité j’ai procédé à deux remplacements, me disant que le premier était simplement défectueux.

Laisser un commentaire

Retour en haut