Bilan d’un an de vélo sans assistance

Un peu de contexte

Après avoir avalé pas mal de kilomètres en Gyroroue, j’ai échangé cet appareil futuriste pour un VTT à assistance électrique car je voulais éviter de devenir un blob sans aucun muscle, mais je n’avais pas totalement confiance en moi et l’assistance m’a semblé être indispensable pour m’y mettre.

Sauf qu’en janvier 2020, soit un peu moins de 18 mois après l’achat et quelques 4000km de parcourus, le moteur/batterie de mon Lapierre Overvlot TR 3.5 s’est mis en carafe : erreur 71, et plus d’assistance. J’étais alors en Espagne, et la pandémie de COVID-19 n’était pas vraiment terminée : impossible de faire réparer le vélo.

J’ai alors pris une décision qui m’a bien fait réfléchir : remplacer ce VTTae par un vélo totalement musculaire. Je ne pensais pas à l’époque forcément conserver ce vélo de remplacement très longtemps qui devait surtout servir à me permettre de rouler en attendant de m’occuper de mon VTTae malade.

Un an a passé depuis cet achat : le VTTae est vendu, je ne roule plus qu’en vélo sec, que ce soit sur mon VTT ou plus récemment mon vélo de Gravel.

Je vais dans un premier temps faire mon petit témoignage puisque faire la transition VTTae vers VTT est assez peu répandue. Puis je ferai un petit « les + / les – » etre les deux pratiques, salon ma propre expérience.

Passer de VTTae à VTT : ça fait quoi alors ?

C’est sans appel : les sorties sont plus physiques et généralement plus courtes aussi. Mais, en fait, ce n’est pas si terrible de revenir à un vélo sec, et en fait pour être honnête, j’en suis même plutôt fière.

Il faut savoir que je roulais la plupart du temps avec l’assistance la plus faible, sauf dans certaines montées vraiment raides ou le fait de pouvoir disposer d’un boost permet de littéralement grimper aux arbres et de se faire des montées par des sentiers complètement délirantes.

Me passer d’assistance a demandé un temps d’adaptation : je ne connaissais pas réellement mes capacités, mais plutôt celles de mon vélo. Je savais comment gérer sa batterie, comment pédaler pour que le moteur fonctionne au mieux… mais dans le fond j’ignorais assez radicalement de quoi j’étais réellement capable par mes seuls moyens.

J’ai bien essayé de rouler avec le VTTae mais assistance coupée une fois ou l’autre —surtout quand les problèmes ont commencé à apparaitre— mais avec un vélo de près de 25kg et une certaine résistance au pédalage due à l’entrainement d’une partie de la mécanique moteur, autant dire que même sur le plat j’avais l’impression d’être une loque.

J’ai donc du passer quelques semaines / mois à apprendre à me connaitre moi et comment gérer mes efforts, pour avoir une mesure des sorties que je pouvais espérer faire en terme de distance et de dénivelé. Connaitre mon corps au lieu de connaitre une machine.

J’aime les chiffres et je roule avec une mesure continue de ma fréquence cardiaque depuis le premier jour. D’abord via mon Apple Watch, puis via une ceinture cardio Garmin bien plus fiable. C’est important car pour apprendre à se connaitre, il faut acquérir quelques points de repères sur son propre fonctionnement. Et quand on n’y connait rien, les sensations seules ne sont pas fiables.

En faisant d’énormes raccourcis, pour grimper les pistes longtemps comme le lapin duracell, il vaut mieux éviter d’y à fond la caisse. Même très loin de là, il faut rester autant que faire se peut en d’endurance (zone 2 ou 3) : 50 à 85% de sa fréquence cardiaque maximale. Mais autant dire qu’à 85%, on s’use nettement plus vite qu’à 50%.

Donc oui, on monte moins vite sans assistance, pour la simple raison qu’il faut doser son effort. Mais cela fait aussi partie de l’intérêt de la discipline : mieux se connaitre, et surtout progresser au fil du temps ! Contrairement à une batterie de VTTae qui elle se dégrade…

J’ai assez rapidement su que j’allais revendre mon VTTAE et probablement ne pas en racheter un. A la place, j’avais plutôt envie d’un autre type de vélo : un gravel. Forcément sans assistance, soyons sérieux.

Et me voilà finalement aujourd’hui simplement cycliste. Le VTTae aura été une excellente porte d’entrée dans la discipline en compensant le manque de confiance que j’avais dans mes capacités physiques —réelles ou supposées. Au lieu de revenir de chaque sortie éreintée en me demandant pourquoi je m’infligeais tant de peine, je revenais avec la banane et l’envie d’y retourner. Et ça, c’est le meilleur moyen de progresser. Progresser jusqu’au point ou, finalement, l’assistance n’était plus indispensable et me handicapait peut être plus de par le poids qu’elle ajoute au vélo que par les possibilités qu’elle offre en plus.

Aurais-je osé franchir le pas sans la défaillance qui a forcé ma prise de décision ? Difficile à dire. Mais cela aura à minima accéléré les choses.

Et j’en suis bien contente !

Une chose en entrainant une autre

Lorsque j’étais « assistée », je ne regardais que les autres VTT électriques. Un peu comme si je m’interdisais de regarder ailleurs, convaincue sans le dire que l’assistance m’était indispensable. Mais maintenant que je sais qu’il n’en est rien, je me suis ouverte à d’autres pratiques cyclistes, et notamment le Gravel. Parfois même un peu de route, enfin tant qu’elle est déserte et dans de beaux paysages !

J’apprécie beaucoup cette ouverture sur d’autres disciplines : cela vient réellement enrichir ma pratique, et multiplie d’autant les sorties.

VTTae vs. VTT : mon comparatif à 2 sesterces

VTTae

+ Ca grimpe « aux arbres »
+ La possibilité de doser son effort qu’importe le terrain grâce aux niveaux d’assistance
+ La possibilité de sortir plus souvent, plus longtemps
+ Très stable en descente, car plus lourd

– Il faut recharger la batterie…
– Le poids du vélo !
– La complexité ajoutée par l’électronique, source de potentielles pannes impossible à réparer soi-même

VTT

+ La légèreté du vélo !
+ Tout peut se réparer soi-même (pas de « boite noire »)
+ Nettement moins cher à l’achat…
+ La fierté d’être seule responsable de ses succès (et échecs !)

– Les montées sont plus longues/lentes et on s’amuse quand même moins

Pour conclure

Je pense qu’à la lecture de ces lignes, tu auras compris que l’assistance ne me manque pas en tant que telle. J’ai adapté mes attentes, et au final je trouve au moins autant de satisfaction à pratiquer la bicyclette aujourd’hui, à la seule force de mes cannes.

Ne nous méprenons pas, je n’ai rien contre les vélos électriques, mais à l’heure actuelle, ce n’est pas pour moi. Je n’ai aucune intention d’y revenir pour l’instant. On en reparle dans 20 ans !

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