Ma Flow Vélo : 570km en 3 jours & en autonomie

Petit débrief de ma première expérience de bikepacking en autonomie, sur le parcours de la Flow Vélo.

Le parcours

La Flow Vélo, c’est un itinéraire cyclotouristique fléché joignant la ville de Thiviers, dans le Périgord Vert, à l’île d’Aix juste en face du Fort Boyard en Charente Maritime. Ou vice versa, c’est évidemment fléché dans les deux sens. Un parcours d’environs 290km qui serpente sur les routes et chemins à faible circulation et les voies vertes locales.

C’était un excellent choix de parcours pour cette première expérience, à la fois roulant, varié, sans trop de dénivelé positif. Merci Youmeco de m’avoir soufflé l’idée de ce parcours !

Je n’ai cependant pas été jusqu’à l’ile d’Aix, préférant m’arrêter à Fouras d’où il aurait fallu prendre un ferry pour rejoindre ladite ile. Mais cela aurait compliqué ma recherche de bivouac car j’aurais été trop proche des centres urbains au tomber de la nuit…

Au final, mon parcours aura fait :

Distance572km
Dénivelé positif3150m
Durée sur le vélo27 heures 15 minutes répartis sur 3 jours
Vitesse moyenne21 km/h
Ma Flow Vélo en chiffres

L’objectif

On le devine d’après les chiffres ci dessus, mon objectif n’était pas touristique. Je cherchais plutôt l’aspect « ultra-distance » de la chose, même si je n’ai pas poussé le vice jusqu’à rouler la nuit : ce sera pour une prochaine fois !

Je voulais principalement me tester sur un enchainement de jours entiers de vélo et valider l’aspect matériel spécifique à ce type d’itinérance : tente, matelas, sac de couchage, etc.

L’aspect cycliste

La première chose dans une telle aventure, c’est qu’on va passer ses journées sur la selle du vélo, à pédaler. Je me suis bien préparée en amont, en réalisant pas mal de sorties de moyenne et longue distance, ce n’était donc pas une toute première mais je n’avais jamais enchainé les jours.

J’appréhendais surtout l’inconfort sur la selle qui fatalement au bout de plus de 20h commencera à se faire sentir. Je l’avais d’ailleurs déjà sentie précédemment sur des sorties plus courtes.

Mais peu avant le départ j’ai refait le réglage d’inclinaison de ma selle —sur les conseils dispensés dans cette vidéo— et oh miracle ! plus de douleurs ! Oui, au bout d’une journée entière il y a un peu d’inconfort, mais rien qui ne remette en question quoi que ce soit.

J’ai également changé de cuissard, pour un Van Rysel Racer qui s’est avéré être vraiment confortable. Ces deux éléments ont vraiment changé les choses !

Ne vous inquiétez pas pour mon hygiène, j’avais prévu deux tenues cyclistes évidemment !

Pour pouvoir varier davantage les positions sur le vélo, j’ai installé des prolongateurs Triathlon. Je les ai utilisé quelques fois, mais peut être plus pour l’aspect aérodyamique que l’aspect reposant : ce n’est agréable que sur un revêtement très, très lisse. Sinon ça tabasse vite dans les épaules. Ils ont également servi de supports originaux pour mes 2 caméras —ce qui détruit un peu l’avantage aérodynamique mais il faut ce qu’il faut !

La nourriture

J’avais prévu dans mes affaires d’être autonome sur le petit déjeuner et le diner. Le reste, je l’ai acheté en cours de route puisque le tracé traverse régulièrement des villes et villages disposant d’une boulangerie ou d’une supérette. 

Le matin, j’avais de quoi me préparer un bol de céréales avec du lait d’amandes (en poudre), ainsi qu’un café (décaféiné, lyophilisé)

Le midi / le début d’après midi, j’ai pris le temps d’une pause sandwich dans les boulangeries. Avec boisson et dessert, cela faisait un bon apport d’énergie. J’y prenais généralement également une gourmandise supplémentaire pour un peu plus tard, type cookie.

En collations, j’avais soit les cookies achetés lors de mes arrêts en boulangerie/supérette et un stock de barres sportives au cas ou. J’en ai utilisé 2, quand la fringale se faisait ressentir mais que la prochaine boulangerie n’était pas toute proche.

Et le soir, je me suis fait des repas chauds à base de nourriture déshydratée dans lesquelles j’ai ajouté des lentilles corail pour un apport supplémentaire de glucides lents et de protéines, et si possible une gourmandise qu’il me restait. Avec un café (déca !), toujours.

Avec mes 3 gourdes d’eau bien pleines —1,75 litres— j’avais de quoi faire diner et petit déjeuner. Pour les recharger, les cimetières sont d’un grand secours : il y a quasiment toujours un robinet destiné à arroser les fleurs sur les tombes… et hydrater les cyclistes de passage (enfin, ça c’est un usage détourné, mais qui fonctionne très bien !)

La seule chose que je ferai différemment, c’est le petit déjeuner : il n’était pas assez copieux, ni assez riche en glucides. Or dans l’effort, même pas très intense, les glucides sont la source d’énergie préférée de notre organisme alors autant lui en apporter plein !

La nuitée

J’avais l’équipement complet pour passer la nuit : tente, matelas, duvet et sac à viande —on parlera rapidement du matériel ci dessous, mais surtout dans un article détaillé à venir. Autant dire que c’était le grand luxe, qu’il a évidemment fallu porter dans les sacoches non sans un peu de poids ajouté.

Les conditions étaient plutôt clémentes, voire chaudes pour ce début de juin, mais avec pas mal d’humidité durant la nuit. Clairement, j’ai eu très chaud dans mon sac de couchage taillé plutôt pour des températures fraiches. J’étais « sur-équipée », mais c’est mieux ainsi que dans l’autre sens.

Je continue d’avoir un peu de mal à trouver le sommeil après une longue sortie à vélo, même quand la fatigue est là. Il doit y avoir une forme d’excitation de mon système qui m’empêche de tomber rapidement dans les bras de Morphée. Malgré les boules Quiès et le bandeau sur les yeux, indispensable pour mon sommeil en pleine nature, les nuits étaient agitées. Mais suffisamment réparatrices pour me permettre de bien pédaler durant les trois jours.

Le moral

On dit souvent que le moral joue un rôle primordial dans ce genre d’aventures. Je ne vais pas dire le contraire. Le premier jour, j’étais chargée à bloc et j’ai très bien roulé en trouvant tout « trop super cool », même les montées me semblaient moins dures que je ne les avais imaginées avec ma mule de 20kg.

Mais au jour 2 surtout, avec le vent de face dès le départ (ne faisant que s’accentuer au fur et à mesure que j’approchais de l’océan), et la nuit de sommeil pas ouf-ouf, les premières heures étaient plus compliquées. Rien d’insurmontable, mais la fougue de la veille était tombée et j’avais l’impression de ne pas avancer, de voir tout le temps la même chose, que les routes étaient trop cabossées —ce qui pour certaines est tout à fait le cas !.

Et puis au bout d’un moment, ça revient. Souvent après avoir bien pu manger. La nourriture serait-elle importante ? 😉

Mais je me suis aussi surprise à être capable de pousser sur les jambes alors que je pensais qu’il n’y restait vraiment plus grand chose : un bon boost pour le moral !

En somme donc, le moral était plutôt bon mais je note qu’il ne faut pas trop écouter les premiers signes de « ras-le-bol ».

Le matériel de bikepacking

Sans entrer dans les détails puisque ce sera l’objet d’un article spécifique, cette itinérance de 3 jours aura été l’occasion de tester mes choix de matériel d’itinérance à vélo.

Pour les sacoches, j’ai pris la totale chez Ortlieb : sacoche de cintre (9 litres) + poche à accessoires (3,5 litres), sacoche de cadre (4 litres) et sacoche de selle (16,5 litres). Plus un petit rangement top-tube de chez Vaude (0,7 litres) L’ensemble fonctionne bien, mais la sacoche de cintre pourrait à mon avis être encore améliorée. Niveau volume, seule la tente m’a posé quelques soucis et s’est retrouvée à califourchon sur la sacoche de selle, position sub-optimale car cela fait tanguer davantage le vélo dans les virages. Mais ça a bien tenu.

Pour me maintenir à flot niveau recharge des différents appareils (Garmin et smartphone principalement), j’avais une powerbank et un panneau solaire de 6W qui a pu fonctionner à plein régime sur les jours 2 et 3, si bien que je n’ai manqué de courant à aucun moment sans jamais avoir à trouver de prise secteur.

Pour la nuit mon matériel est composé d’une tente MSR Hubba NX (1 personne donc), issue du monde de la randonnée, d’un matelas Nemo ZOR et d’un duvet Thermarest Hyperion et un sac à viande en soie. Du très bon matériel, je n’ai strictement rien à y redire. Sauf qu’il était un peu chaud pour la saison; il faut dire que je l’avais prévu pour du bivouac un peu plus en altitude que le littoral Atlantique !

Et après, on fait quoi ?

L’expérience m’a plu, c’est certain je recommencerai. Je ferai certaines choses autrement comme je l’ai évoqué dans ce petit retour à chaud. Pour l’instant je n’ai pas de projet précis, mais le Massif Central me tente beaucoup…

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