Vivre en van à l’heure du changement climatique, est-ce bien raisonnable ?

Le changement climatique se monrte de plus en plus sous nos lattitudes : il est devenu impossible d’en nier l’existance et la responsabilité de l’activité Humaine sur celui-ci.

On ne cesse de nous le répéter, les « Gaz à effet de serre sont la cause » de ce réchauffement. Je mets des guillemets car si ce sont bien eux qui font que le climat se dérègle, ils ne sont pas apparus par par magie pile au même moment que l’Humanité entrait dans l’ère industrielle : c’est bien l’exploitation frénétique des ressources fossiles par ces primates nommés Homo Sapiens qui en est la véritable cause. Ressources fossiles au rang desquels le pétrole tient une place majoritaire, incluant donc le carburant de la majeure partie des véhicules type « fourgon » et « camping car » : le gasoil.

Alors, que pèse le fait de vivre à l’année dans une maison mobile, mue par la force d’un moteur diesel ?

C’est une question que je me suis posée, et que je me pose toujours. Affaire de sensibilité personnelle d’abord, et de devoir collectif d’autre part.

Dans cette article je vais effectuer les calculs dans ma situation personnelle, et afin de donner quelques références pour se situer, comparer ces résultats avec les moyennes habituellement admises pour un citoyen Français.

Précautions d’usage

Il va sans dire que ma petite analyse ne vaut que pour ma situation personnelle, et n’est ni totalement exacte, ni transposable à d’autres. Notamment sur la consommation de gasoil, je roule (vous le verrez plus bas) peu, et extrêmement souple : les résultats seraient tout autres si je passais mon temps à faire des centaines de kilomètres chaque semaine en roulant pied au plancher. J’espère néanmoins apporter un éclairage sur le mode de vie que j’ai choisi.

Mon idée n’est ni d’ériger ce mode de vie en modèle ni de le fustiger comme abomination que chacun devrait suivre ou fuir. C’est, comme je l’ai indiqué, une réflexion personnelle que je souhaite partager avec vous.

Par ailleurs nous ne nous intéresseront ici qu’aux carburants (gasoil et gaz naturel), excluant la fabrication, l’entretien, l’amélioration du véhicule.

Calcul des émissions

Les données utilisées pour mes calculs sont arrêtées au . Marcel, mon fourgon aménagé, est ma seule maison depuis le 01/09/2022. Même si j'y habitais déjà un peu auparavant, je vas retenir cette date comme date initiale pour la suite. Par souci de précision je vais également retirer toutes les périodes ou j'ai été "à quai" ne me servant donc pas du van. Cela représente , c'est un peu moins de 20% du temps total, soit un total de de nomadisme.

Les ordres de grandeur étant généralement calculés à l'année, je vais donc considérer que ces représentent .

Note: les chiffres intermédiaires sont arrondis pour l'affichage, mais toutes les décimales sont conservées pour les calculs. Les totaux ne sont donc pas tronqués.

Il y a quatre sources d'émoissions de CO2 dans Marcel :

  • Le moteur
  • La chaudière
  • La cuisinière à gaz
  • La production électrique d'appoint (groupe électrogène)

Le moteur

J'ai parcouru , avec une consommation moyenne (ODB) de ce qui correspond à litres de diesel. J'utilise ici la consommation moyenne reportée par l'ordinateur de bord afin de pouvoir distinguer la contribution du moteur et celle de la chaudière, puisque je n'ai aucun moyen de savoir autrement combien la chaudière a biberonné de fuel... Que la consommation soit exacte ou non importe au final assez peu, la différence étant rattrapée par la consommation de la chaudière et en terme d'émission de CO2, ça ne change rien.

Un litre de gasoil brûlé emet .

Ce qui, pour les parcourus en représente .

La chaudière

L'eau chaude sanitaire ainsi que le chauffage sont produits par une chaudière "au fioul". Elle utilise le même diesel que le moteur, à partir du même réservoir. Je considère ici que la différence entre ce que j'ai mis en faisant le plein et ce qui a été consommé d'après l'ordinateur de bord a donc été utilisé par la chaudière. C'est juste pour pouvoir distinguer les deux usages, mais pas un gramme n'est "perdu".

L'ensemble du carburant mis dans le réservoir représente , desquels on retire donc les utilisés par le moteur. Il reste donc qui ont été brulés par la chaudière.

La combustion d'un litre de gasoil émettant toujours , la chaudière aura donc rejeté .

La cuisson

Les feux de cuisson utilisent du gaz naturel (propane, ou depuis l'été 2022, du GPL, n'étant rien d'autre qu'un mélange de butane et de propane en proportions légèrement variables). Pour la simplicité des calculs, je vais considérer ici que le gaz est composé à 100% de propane. Comme nous allons le voir, les quantités sont assez négligeables par rapport au reste, l'erreur éventuelle l'est donc d'autant plus.

J'ai utilisé de gaz durant ces . La combustion d'un kilogramme de propane émet kg eq. C02.

Rapporté à l'année, on obtient une émission de .

La production électrique d'appoint

Les batteries de Marcel sont rechargées à 99,99% du temps par le panneau solaire. Mais quand les choses deviennt vraiment compliquées, j'ai depuis années une arme sale mais efficace pour leur redonner un peu de peps : un groupe électrogène. Fort heureusement, je l'utilise très peu : j'ai consommé à peine de super sans plomb 95 en !

La combustion d'un litre de SP95 émettant , ma production électrique d'appoint aura émis .

Elements de comparaison

Bien, on sait donc que j'ai personnellement contribué à hauteur de avec mon style de vie en fourgon aménagé (sur les postes déplacement, chauffage et cuisson).

Si l'on se place du point de vue de l'objectif ambitieux —et qu'il faudrait pourtant atteindre !— c'est à dire de limiter le réchauffement moyen à 2°C d'ici à 2100, il ne faudrait pas dépasser 2,6 tonnes par an et par personne, tout compris (source). C'est à dire qu'on compte tous les achats, les services, y compris indirects (poste, routes, hopital, etc.) dans ces 2,6 tonnes. Ma vie nomade n'est donc pas compatible avec cet objectif, puisque dans mes par an ne sont comptés aucun de mes achats tels que l'alimentation, les loisirs... Et un loisir "écolo" comme le vélo (musculaire) est loin d'être neutre en carbone : fabriquer le vélo, les pneus, les lubrifiants... tout cela pollue malheureusement pas mal.

Si l'on se place par rapport l'émisson moyenne d'un français sur les postes transport, logement (cuisson, chaleur, electricité), YouMatter donne la valeur de 3,7 tonnes eq. CO2 par an (2 tonnes pour le transport, 1,7 pour le logement). Rapporté à mes , je me situe finalement un peu en dessous. C'est clairement le poste "logement" qui compense le poste "transport", plus émetteur dans mon cas malgré relativement peu de kilomètres et une couduite ultra souple -j'en connais qui font ingurgiter 11 l/100 sans sourciller au même moteur que moi, imaginez les émissions ! J'ignore la production d'électricité dans Marcel puisqu'elle est 99,9% solaire dans mon cas (les batteries ne sont même pas rechargées en roulant).

Conclusion

On le voit assez clairement : vivre dans un van, ça pollue quand même un peu. Comme je roule peu et que j’utilise la chaudière avec parcimonie, je suis légèrement meilleure élève que la moyenne d’après les statistiques. Mais attention à ne pas prendre cela comme une carte blanche : ça reste bien trop par rapport à l’objectif à atteindre… Marcel finira-t-il au garage pour cause d’excès de pollution ?

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